Saisonniers

Saint-Florent : de l’exploitation de l’homme par l’homme

Un saisonnier qui travaille 19h00 par jour pour 32 euros, d’autres qui sont dans des cuisines où il fait plus de 50°C : les nombreux saisonniers rencontrés par les militants CGT de Haute-Corse dans le golfe de Saint-Florent illustrent malheureusement parfaitement les abus dont ces travailleurs précaires sont victimes.

À Saint-Florent, à la base ouest du Cap Corse, c’est en soirée que les militants CGT vont à la rencontre des travailleurs saisonniers, entre 17h00 et 22h00, ce mercredi 22 juillet 2015. Après une heure de route dans la montagne et un arrêt au mémorial de la guerre 39-45 érigé en mémoire des combattants marocains berbères qui ont libéré Bastia, les militants de l’union départementale de Haute-Corse installent le stand de la caravane CGT des saisonniers sur la place centrale de l’ancienne cité génoise.

Tracts et guides sont distribués au stand bien sûr, mais aussi sur le parking du port de plaisance et dans les boutiques, cafés et restaurants du centre historique. Les militants notent que les saisonniers sont ici essentiellement jeunes, de sexe féminin et continentaux. L’accueil est enthousiaste, et l’on comprend pourquoi, étant données les conditions dans lesquelles travaillent ces salariés. Parmi les nombreux témoignages recueillis, il y a celui d’un animateur de colonie de vacances qui doit être sur la brèche absolument toute la journée, sans pouvoir être relayé par des collègues, et qui travaille 19h00 par jour, 6 jours sur 7, pour un salaire journalier de 32 euros !

Dans les restaurants visités, des températures supérieures à 50°C sont relevées à plusieurs reprises. Autre rencontre marquante, un groupe de travailleurs marocains sans-papiers qui travaillent au noir dans les chantiers du bâtiment. Exploités, sans couverture sociale, ils vendent leur force de travail aux plus offrants, sans garantie d’être rémunérés. L’union départementale prend les contacts pour s’occuper de leurs dossiers et les assister.